Viscosité mentale, c'est bien cela ! Ce d'autant qu'il y a la décision de go around prise ou non en courte finale, à laquelle on se prépare mentalement, mais quand on considère à ce moment que ça se présente bien et que l'on accepte de poser, le changement d'avis en cours d'atterrissage ne se fait pas aussi facilement.
J'avais vu une statistique selon laquelle 80% des accidents ont lieu lors des phases d'atterrissage, parce que le pilote est fatigué et souvent un peu ralenti => l'attention est retombée alors qu'il y a soudain une surcharge de travail.

La viscosité mentale, je l'ai expérimentée le jour de ma première nav solo, j'avais à cette époque à peine 12h au compteur dont moins d'une en PIC. Mon instructeur m'avait envoyé sur un terrain voisin, facile. L' AD INFO ne présentait pas de profil de piste, mais simplement une différence de 4m entre l'élévation des deux extrémités de la piste. Arrivé sur place, je vois la biroute flotter joyeusement, il y a du monde dans le circuit qui est large, quasiment un circuit de piste standard (chose rare, en Suisse !)
Je m'insère dans le circuit en décidant d'approcher à 70kt puisque ça souffle bien et que, là où je suis en tout cas, c'est assez turbulent. De plus l'AD est au sommet d'une colline et le circuit passe sur une vallée, j'ai vraiment l'impression d'être haut dans mon circuit, l'instructeur m'avait prévenu de ne pas me laisser piéger en descendant trop... À force de pas vouloir descendre, on se retrouve forcément haut en finale. Faut pas mal réduire la puissance, mais je règle un plan qui va bien et je contrôle ma vitesse. Le vent, un thermique du soir, se calme un peu. Cependant j'ai toujours mes 70kt, c'est un peu vite sans vent, mais si ça se remet à souffler... brèfle, en courte finale, je décide que malgré un surplus d'énergie cinétique, ça se présente bien - pas de RDG - je coupe les gaz et arrondis en regardant au loin. Bon sang, c'est une cuvette, cette piste ! Légère, certes, j'ai vu nettement pire depuis, mais entre le vent qui s'est remis à souffler et mon excès de vitesse, j'allonge, j'allonge, j'allonge... j'allonge... ...j'allonge...
Bon, quand c'est une cuvette, il y a un moment où fatalement la piste remonte, puisque l'extrémité n'est que 4m plus bas que le seuil. Alors faudrait voir à ne pas taper au fond non plus.

En réalité, la piste étant longue, j'ai posé et freiné sans problème ni danger. Parqué devant le C, je me souviens avoir regardé un moment les autres poser. Un Bravo qui allongeait aussi a remis les gaz pour un tour de carrousel, j'ai réalisé ce jour-là que j'avais laissé beaucoup trop peu de place à l'imprévu dans mon briefing mental d'arrivée, je ne m'étais pas préparé mentalement à une éventuelle RDG après avoir décidé au gate d'accepter l'atterrissage, et je ne suis pas sûr que j'aurais réussi à prendre cette décision à temps si j'avais continué à allonger.

Souvenir de ce jour-là...


A+
Catilina

Dernière modification par Catilina (15-06-2009 00:45:03)

Ptipilot a écrit:

Zangdaarr a écrit:

Ptipilot a écrit:

A cette époque, j’étais élève pilote et j’affichais fièrement mes pas tout à fait 25 heures de vol dont 1h55 en tant que CDB.

Je trouve ça un peu faible pour débuter les nav solo, ton instructeur ne te faisais pas voler en solo ??

Ben, la réponse est dans la phrase ci dessus...

Ben oui et c'est bien précisément ce qui m'a surpris.

Quand j'ai commencé les nav solo j'avais.... 7h53 de tours de piste solo (j'aurais du n'en avoir que 6 cela dit).

Salut à tous,

Chacun a sa petite histoire, voici la mienne :
Environ 20 heures de loguées sur le carnet, je pars fièrement pour ma seconde nav solo entre Etampes et Bourges. Mon DR400 est fin prêt et mon autorisation signée. La météo est plutôt bonne, pas cavok mais presque.
Me voilà parti et la première partie du trajet se passe parfaitement. Arrivé à mon dernier report, environ 20 nm de BOURGES, j'aperçois une belle masse bien grisâtre qui défile d'ouest en est. Etant si proche, à peine 10 minutes, la tentation est forte "d'aller voir".
Alors que je pèse le pour et le contre en poursuivant mon cap, une petite partie de yoyo me rappelle à l'ordre. Pas très fier quand même, j'annonce à l'info que je fais demi-tour car la météo ne m'inspire pas et me voilà de retour à Etampes sans avoir vu Bourges.

Durant ce temps, mon F.I. (73 ans, plus de 5 000 HDV, ancien pilote du CEV donc du "velu") était parti en vol avec un autre élève . Lorsque je le vois arrivé je me dit que je vais avoir droit aux quolibets d'usage. Je vais donc à sa rencontre et lui explique l'aventure en baissant un peu les oreilles. Il me répond alors qu'il savait déjà, étant branché sur la fréquence lorsque j'ai annoncé mon demi-tour, et me félicite de mon choix. "Si tu ne le sents pas, alors n'y va pas, c'est le meilleurs moyen d'éviter les ennuis, tu n'es pas là pour sauver la France !". Même propos de la part du chef pilote de l'A.C. (un "briscard" lui aussi)

En conclusion : Il n'y a pas de honte à avoir à prendre une décision qui peut donner l'impression d'être un petit joueur. Depuis cette expérience, revenir au sol sans dommage est mon seul but même si je dois interrompre un vol ou faire une RDG (j'en ai connu aussi). Bref, pour moi voler est une source de plaisir et de liberté sereine, il n'est pas question de me faire peur.

Bons vols à tous en toute sécurité.

Pigeot103 au jetA1 a écrit:

Ce que notre ami GeeBee (dont j'attends toujours le test sur le mirage) appelle la viscosité mentale, a une explication physiologique, quand le cerveau (encore que pour certain....) a pris une décision, le fait de lui faire changer cette décision, implique de nbrx paramètres (dixit les toubibs neurologues), quand on a prévu d'atterrir, que la décision a normalement été acquise et entériné, il sera très dur de revenir en arrière, il vaut mieux se pointer tjrs avec un doute, le cerveau sera plus a même de revenir sur sa décision, et faire une Remise De Gaz, maintenant personne est a l'abri d'une erreur.

Ha!... La vache!... Ca c'est d'la phrase....

Je suis désolé, mais après avoir relu celle-ci trois fois, je ne suis pas arrivé à la comprendre....
C'est dommage, car c'était sûrement intéressant...

Dernière modification par Ptipilot (15-06-2009 14:10:38)

Pigeot103 au jetA1 a écrit:

Ha!... La vache!... Ca c'est d'la phrase....e_fou2

Je suis désolé, mais après avoir relu celle-ci trois fois, je ne suis pas arrivé à la comprendre....mad2_gif
C'est dommage, car c'était sûrement intéressant...wink

Dernière modification par Ptipilot (Aujourd'hui 14:10:38)

Tain c'est dingue ça !!!!, même quand je ne cherche pas à polémiquer ....., y'en a qui comprenne pas !!! c'est presque pire que radiococo, il est prêt pour l'armée de l'air lui. j'avais hésité a revenir, mais la franchement !!!

Re-salut,

En gros : tant que tes roues ne touchent pas le sol t'es pas sur d'attérrir

Ok je m'éclipse

Catilina a écrit:

Ce que dit Pigeot avec des termes pourtant clairs et exprimés dans notre langue, c'est qu'une fois que ton cerveau a pris une décision après pesée du pour et du contre (processus de prise de décision), le changement d'avis face à une situation qui évolue est difficile. Il considère qu'il faudrait prendre une décision moins franche (je pose, mais...) pour être plus disposé à changer d'avis lorsqu'il le faudrait.

C'est ce que j'avais aussi compris,
Quand j'habitais en france, je ne prenais normalement jamais le train, mais quand je partait voler, j'avais toujours un horaire SNCF à jour.
Il m'avait servi 3 x