Vous n'êtes pas identifié(e).
Put1, et dire que samedi on a dû annuler notre virée sur les Alpes à cause de la météo :G (et bien sûr dimanche, grand beau :G).
Brèfle, ça donne drôlement envie... 
A+
Antoine
beyb[lad]e -> pouffiasse
lunettes ---> femme [à]
Lait -> lé (papa, c'est quoi cette bouteille de lé ? dixit la pub)
Résumé des épisodes précédents :
Chris, un riche ami américain, m'a demandé de lui convoyer son Bonanza de Sion à Grenoble, où je devais le retrouver et récupérer un PA28 à ramener en Suisse. Arrivé à Grenoble, cependant, c'est sa copine Sophie qui m'accueille. Chris m’a laissé un mot me demandant de conduire Sophie à Barcelonnette à bord du PA28, pendant que lui ferait escale à Sisteron pour me préparer une surprise. Sans nouvelles de Chris, je décide de le rejoindre à Sisteron de bon matin. Hélas ! arrivé sur place, je trouve l’aérodrome désert et un message de Chris sur ma boîte vocale, m’invitant à le rejoindre à Cannes, à l’hôtel Martinez, où je finis enfin par le retrouver. La surprise s’avère de taille puisque Chris m’offre ni plus ni moins que la conversion sur Spitfire en compagnie d’Eric, pendant que lui ira traiter ses affaires en Corse. Une fois la formation terminée, j’ai récupéré un Robin pour rejoindre Chris sur l’Île de Beauté. Après une traversée éprouvante jusqu’à Calvi, je reçois un message de Chris me donnant rendez-vous le soir même chez son ami à Propriano. Profitant de l’après-midi, j’ai flâné un peu en route et me voici sur la terrasse de la villa de Stéphane. Malgré l’ambiance détendue, je sens que quelque chose ne tourne pas rond.
****
Épisode IX : La Fille d’à Corte.
Après le repas, Chris évoque enfin le programme du lendemain :
Well, j’ai préparé une surprise pour toi à Solenzara, de l’autre côté, mais j’ai une petite problème avec la business, c’est pas encore okeille. Alors je ne peux pas te dire quand. Normalement, c’est pour demain, à 2pm, mais je dois confirm.
Solenzara. J’ai vu une affiche à Calvi comme quoi il doit y avoir là-bas un meeting aérien le week-end prochain, mais je dois également songer à rentrer en Suisse, lundi je dois être au boulot. De plus, l’anticyclone faiblit et on annonce l’arrivée d’une perturbation pour dimanche, j’ai donc intérêt à rentrer après-demain samedi déjà. J’en fais part à Chris, qui balaie mon argument.
Si le temps se gâte, je te drop off dimanche à Figari, il y a des avions directs pour Genève ou Sion, c’est pas une problème, tant pis pour la Robin, je la ramène plus tard à Sion, mais tu vas pas prendre des risques inutiles, je t’ai déjà fait assez conveyer des aircraft comme ça.
Bon. Vu comme ça, effectivement. J’évoque alors le fait que j’ai une copine d’études qui vit maintenant à Corte et que, si elle est là, je ferais bien le détour pour la revoir. Chris trouve que c’est une excellente idée. L’île est petite, c’est proche de Solenzara, c’est décidé, lui partira tôt pour Zara et s’occupera de son business, moi j’irai voir Tania à Corte. Si la surprise a lieu comme prévu, je me rendrai alors pour 14h à la base de Solenzara.
Le lendemain, après un petit déj sur la terrasse, me voici à l’aérodrome.
Sous l’œil amusé de Jean-Louis, je profite de donner à boire aux chevaux. Voyons, la pince de mise à la terre...
Puis départ !
On va commencer par suivre la rivière, u Rizzanese…
…pour tourner vers Sartè, en prenant un peu d’altitude en vue des cols.
Voilà la D69 qui longe la rivière, on va la suivre.
Le pont sur la Rizzanese, la D69 part au NE, c’est la vallée que l’on va remonter.
On monte en direction d’Aullène. Sur la gauche, on voit la route du Col de la Tana
Aullène, on continue à suivre la D69…
…tout droit, jusqu’au fond de la vallée.
Voilà le Col de la Vaccia.


Puis on prolonge au NE vers le Col de Verde, en conservant l’altitude.
Cozzano et, au fond, le col.
Franchissement du Col de Verde.
À tribord, on aperçoit la plaine d’Aléria.
On continue cependant vers Ghisoni et le Col de Sorba.
La retenue se Sampolo et le défilé de l’Inzecca.
Voilà le col.
Coup d’œil en arrière, par où on est venu.
Franchissement du Col de Sorba. Au fond, le Monte d’Oro.


La D69 rejoint la N193. En bas, les ponts sur le Vecchio.
Venaco, et le dernier col de la journée, celui de Belle Granaje.
À droite, la vallée du Tavignano et la N200 qui descendent vers Aléria.
Et voilà Corte !
Au fond, on aperçoit juste le Monte Cinto.
Je profite de la vue sur Corte en descendant tranquillement au niveau du circuit.

Après un poser sans histoires, je roule vers le parc.
Ah ! Tania est déjà là. Elle a toujours sa bonne vielle deuche et m’attend avec Max, son clébard.
Après les retrouvailles, nous voici sur la N200 en direction de Corte.
Ça faisait longtemps que je ne l’avais plus revue, Tania. Sa grand-mère, la Tizia, venait d’un petit village pas loin d’ici. Elle était partie chercher du travail en Italie, puis s’était réfugiée pendant la guerre au Tessin, où elle avait rencontré le grand-père de Tania, un Lausannois. Un jour, Tania a décidé de revenir à ce côté de ses origines. Elle tient aujourd’hui une petite boutique à Corte. Ça n’a pas été facile, au début on a cherché à l’intimider, sa boutique a plusieurs fois été menacée de plasticage, mais il en faut plus pour décourager Tania. Heureusement, le vieux Pasquali se souvenait bien de la Tizia et les pressions ont rapidement cessé.
Alors qu’on attaquait un brocciu que Tania venait d’acheter, je reçois un message de Chris. Les choses semblent enfin se préciser.
Quant à vous, vous en saurez plus en lisant Convoyage X.
(à suivre)
st[e]r[l]ing -> Loana... 
Je crains que tu ne fasses une petite confusion. Une piste orientée au sud s'appelle 18 et, en finale rectiligne, tu suis un cap 180°.
Si le vent vient du sud, tu l'as alors de face, conditions optimales pour poser (si le vent vient du sud, il se dirige vers le nord).
De même, si le vent venait du 200° comme tu l'écris, tu l'aurais eu de face en posant sur la piste 20. Je pense plutôt que le vent venait de 20° et que la confusion vient de la façon internationale de numéroter les pistes (20 pour 200, 02 pour 20).
Si le vent venait de 20°, alors tu l'avais dans le dos en posant sur la 20 et il valait effectivement mieux poser sur la 02.
A+
Antoine
Tes screens sont magnifique.
T'as quoi comme materiel pour faire tourner ça ?
Merci,
Pas besoin d'une bête de course pour faire tourner ça : mon vieux Pentium D à 3GHz fait parfaitement l'affaire.
J'ai investi dans une carte graphique du tonnerre, mais FS9 n'en fait pas grand chose - j'obtenais les mêmes FPS et une qualité d'image comparable avec l'ATI 600 PCIe que j'avais avant.
J'ai mis 2x 1GB DDR2 en dual channel (de la PC-6400 si je me souviens bien), ça me semble vital pour un bon chargement des textures et ça ne coûte pas grand chose.
Autre élément : j'ai mis toutes mes scènes sur un DD Raptor 10'000 tours que je défragmente régulièrement en réorganisant les fichiers par nom (ça me semble pas mal pour les scènes photo).
Avec ça, je flotte entre 50 et 60 FPS, sauf dans les endroits où il y a beaucoup d'objets 3D ajoutés (région de Nice), ou j'ai des chutes jusqu'à 8FPS par endroits...
Pour Vinci74, la carte graphique ne fait rien à l'affaire : le fait de pouvoir faire apparaître et disparaître le pilote est une fonction, intégrée ou non à l'avion. La version originale du DR400 pour FS par Y. Lavigne et consorts ne proposait pas cette fonction. Ici, il s'agit de la version reprise et améliorée par Éric Dantès (France VFR).
A+
Antoine
juste un truc : c'est quoi ce que t'as comme carte graphique ?
8800 Ultra... pourquoi ?
Résumé des épisodes précédents :
Chris, un riche ami américain, m'a demandé de lui convoyer son Bonanza de Sion à Grenoble, où je devais le retrouver et récupérer un PA28 à ramener en Suisse. Arrivé à Grenoble, cependant, c'est sa copine Sophie qui m'accueille. Chris m’a laissé un mot me demandant de conduire Sophie à Barcelonnette à bord du PA28, pendant que lui ferait escale à Sisteron pour me préparer une surprise. Sans nouvelles de Chris, je décide de le rejoindre à Sisteron de bon matin. Hélas ! arrivé sur place, je trouve l’aérodrome désert et un message de Chris sur ma boîte vocale, m’invitant à le rejoindre à Cannes, à l’hôtel Martinez, où je finis enfin par le retrouver. La surprise s’avère de taille puisque Chris m’offre ni plus ni moins que la conversion sur Spitfire en compagnie d’Eric, pendant que lui ira traiter ses affaires en Corse. Une fois la formation terminée, j’ai récupéré un Robin pour rejoindre Chris sur l’Île de Beauté. Après une traversée éprouvante me voici enfin à Calvi.
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Épisode VIII : Propriano Privée.
Voici donc le message laissé par Chris sur ma boite vocale :
Hey, bienvenue au club des pilotes Spitfire, congratulations!
Écoute, aujourd’hui Stephan et moi on est absents pour business, on sera pas à Propriano avant la soir, I’m so sorry, mais tu viens quand tu veux, no problem, il y a toujours quelqu’une chez Stephan. Demande à Jean-Louis de l’airfield, il te conduit, il vient de toute façon pour dinner ce soir.
Je suis vraiment désolé pas être là, mais je me réjouis te revoir et puis demain on passe la journée ensemble, tu vas voir… Allez, ciao, tu fais gaffe, en traversant, hein ?
Take care, bye.
Bon. Ben la vie est belle, je viens d’effectuer ma première traversée sur la mer, me voilà en Corse, j’ai la journée pour moi… bien envie de flâner un peu.
Du moment que je suis à Calvi, une petite visite s’impose, non ?
C’est le contrecoup de la traversée, sans doute, mais je suis euphorique. De rue en rue, je me promène, et puis c’est midi, j’ai faim. J’ai tôt fait de me dégoter une terrasse où la carte me semble pas mal, une salade de magret, départ !
L’après-midi est déjà bien entamé lorsque je suis de retour à l’aérodrome pour préparer l’avion. 
Ça tourne, pompe à essence coupée, j’affiche 1000 tours, prêt au roulage.
Un « Canadair »…
Point fixe. Le vent a tourné, il vient maintenant du large. Pas besoin de remonter la piste.
Et c’est parti ! Le ballon est toujours là, gaffe…
Je quitte la zone par le point de report Sierra. Devant, le golfe de Galéria.
Puis le golfe de Girolata et le Cap Seninu.
Girolata, son fortin et sa tour génoise, là en bas.
Le Monte Seninu et la Punta a Scopa.
Porto.
En continuant ma route vers Cargèse, je passe près du Capu d’Orto.
Cargèse, j’arrive au point November Sierra pour la TMA d’Ajaccio.

Cap sur les Îles Sanguinaires et le point de report Whisky.
Ajaccio depuis Whisky Alpha.
Vent arrière main gauche pour la piste 20.
Mmmh, ça souffle un peu pour la finale, va falloir corriger le crabe au moment de toucher.
Reste plus qu’à trouver un bus pour le centre ville…
En me baladant dans les rues d’Ajaccio, j’ai acheté deux ou trois saucissons secs, des fromages et quelques bouteilles de rosé de Patrimonio, histoire de ne pas débarquer les mains vides chez les amis de Chris. Le temps de revenir, de préparer la fin du vol et de charger puis préparer l’avion, il est déjà 19 heures à la mise en route.
Oiseau de mauvais augure aperçu lors du roulage. Je préfère les voir au sol, ceux-là. Enfin, ce n’est peut-être qu’un entraînement…
Décollage…
Dernier coup d’œil à Ajaccio.
Les Îles Sanguinaires…
Le contrôle m’a envoyé au point de report Sierra Alpha, rapport probablement à l’activité des Canadairs…
La piste de Propriano en visuel.
Verticale terrain 500 ft au-dessus du circuit…
…pour aller tourner à l’écart…

…et rejoindre le circuit en vent arrière main gauche.
Finale.
Parc visiteur, le temps de passer au C et de trouver Jean-Louis…
…et me voici chez Stéphane pour le pastis sur la terrasse. 
Chris est là aussi. Il est content de me voir, mais je le sens contrarié. Inutile de le questionner sur son « business », il n’aime pas ça – pour lui, une affaire, c’est secret tant qu’elle n’est pas conclue – mais il semble évident que les choses ne se déroulent pas entièrement comme il le voudrait. Et ce n’est pas son intérêt soudain et un peu forcé pour mes visites de Calvi et d’Ajaccio qui me fera changer d’opinion.
Après le repas, une fois Jean-Louis parti, Chris m’explique enfin ce qu’il a prévu pour le lendemain.
Mais ça, vous le saurez en lisant Convoyage IX.
(à suivre)
Salut,
Merci pour les informations. Effectivement, depuis Cannes, on n'est probablement pas obligé d'aller chercher LERMA (ça ne figure par sur ma carte) mais, pour le récit, j'avais envie de passer par STP... et ce n'est pas le contrôle de FS qui va me proposer autre chose
J'ai fait (presque) toute la traversée sans GPS, j'ai quand même guigné peu avant MERLU pour vérifier ma nav, tant les instruments du Robin sont peu précis.
A+
Antoine
9 se paie votre tête sous un autre pseudo...
Un contrôleur de trafic aérien félicité pour avoir guidé un pilote par SMS
Un contrôleur de trafic aérien plein de ressources a donné ses instructions par SMS au pilote d'un petit bimoteur, victime d'un arrêt total de son installation électrique. Il lui a permis ainsi de se poser sain et sauf avec ses 4 passagers.
Une version récente du Piper PA 34 Seneca V. L'avion concerné par l'incident avait 30 ans.
Le relais défectueux à l'origine de la panne totale d'électricité
L'enquêteur John Hughes, de l'AAIU (Air Accidents Investigation Unit) vient de rendre son rapport sur ce qu'il a qualifié de «sérieux incident» : le 7 novembre dernier à 8h30, un Piper PA 34 Seneca a décollé de l'aéroport de Kerry (Irlande) avec cinq personnes à bord, pour un vol privé en direction de Jersey. Peu après, une panne générale d'électricité privait le pilote de tout système de navigation, au moment même où l'avion entrait dans les nuages.
Lorsqu'il a réalisé le problème, le pilote de 39 ans a décidé de continuer à grimper et de voler vers le sud, à l'écart de la côte et des couloirs de trafic aérien, afin de pouvoir voler à vue en attendant de trouver un moyen d'amorcer une descente sûre vers un petit aéroport.
Ne pouvant se servir des moyens de communication de l'appareil, il a essayé à plusieurs reprises d'appeler l'aéroport de Kerry et les contrôleurs du trafic aérien de Cork à l'aide de son téléphone mobile. Réussissant finalement à atteindre ces derniers, il n'a eu que le temps de leur exposer son problème et de leur annoncer son intention d'approcher leur aéroport par la mer, avant de perdre la liaison audio.
C'est alors qu'un contrôleur de trafic aérien de Cork a pris l'initiative d'un mode de communication inusité et a envoyé un premier SMS au pilote. Il lui a confirmé qu'il avait l'avion sur son radar et qu'il était autorisé à atterrir à Cork. Les communications se sont poursuivies ainsi pendant plus d'une quinzaine de minutes, guidant par une série d'instructions l'appareil jusqu'à la piste.
Après avoir baissé le train d'atterrissage manuellement et fait un fly-pass au-dessus de la tour de contrôle pour vérifier visuellement qu'il était correctement verrouillé, le pilote a finalement atterri sans encombre.
«La perte de toute l'installation électrique durant un vol aux instruments est considérée comme très grave. Dans cet incident, l'attitude positive et proactive du contrôleur de trafic aérien, qui, lorsqu'il a réalisé que la communication audio avec le pilote était intermittente, a rapidement changé sa manière de faire et envoyé ses instructions par écrit, a contribué à une bonne résolution de l'incident» a affirmé Mr. Hughes, ajoutant : «C'est pourquoi le contrôleur doit être félicité pour ses actions.»
(Hélène Keller Bonacchi)
Résumé des épisodes précédents :
Chris, un riche ami américain, m'a demandé de lui convoyer son Bonanza de Sion à Grenoble, où je devais le retrouver et récupérer un PA28 à ramener en Suisse. Arrivé à Grenoble, cependant, c'est sa copine Sophie qui m'accueille. Chris m’a laissé un mot me demandant de conduire Sophie à Barcelonnette à bord du PA28, pendant que lui ferait escale à Sisteron pour me préparer une surprise. Sans nouvelles de Chris, je décide de le rejoindre à Sisteron de bon matin. Hélas ! arrivé sur place, je trouve l’aérodrome désert et un message de Chris sur ma boîte vocale, m’invitant à le rejoindre à Cannes, à l’hôtel Martinez, où je finis enfin par le retrouver. La surprise s’avère de taille puisque Chris m’offre ni plus ni moins que la conversion sur Spitfire en compagnie d’Eric, pendant que lui ira traiter ses affaires en Corse.
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Épisode VII : La pêche au Merlu.
Ainsi donc, pendant que je m’entraînais sous l’œil attentif d’Eric, Chris a quitté l’hôtel Martinez, non sans avoir laissé un de ses messages énigmatiques m’enjoignant à le rejoindre sitôt ma formation terminée :
Le business semble se confirm, mon HQ sera chez Stephan à Propriano, Corsica, I’ll wait for you there. Si je suis en trip, contact Stephan. Daniel est parti ce matin avec la PA28 pour Sion, il a laissé pour toi la Robin à Michael du ground staff, c’est la HB-KEX. C’est ok, demande à Michael pour le key et tu as le credit card pour les expenses.
Bon, je partirai demain pour la Corse. Hmmm, j’ai passablement volé dans les Alpes, avec tous ses dangers cachés, les turbulences, les baffes de foehn à arracher les ailes aux embranchements de vallées, les terribles rabattants, comme cette fois où je n’en ai réchappé qu’en me déportant plein gaz de l’autre côté de la vallée, réussissant par miracle à m’extraire au dernier moment de cet ennemi invisible.
Et pourtant, cette traversée sur la mer m’inquiète davantage. La panne moteur est assurément plus critique en montagne, mais j’y suis chez moi, je me rassure comme je peux en repérant des endroits où poser au cas où, bien que les chances d’en sortir indemne soient souvent maigres…
Heureusement, Daniel avait aussi prévu de survoler la mer et le Robin est équipé en conséquence : gilets, canot, fusées, balises personnelles, etc.
N’empêche, j’espère bien n’avoir besoin de rien de tout cela.
Chris, comme d’habitude, est injoignable. Je laisse un mot sur le répondeur de Stéphane, annonçant mon départ prévu pour le lendemain.
La traversée en VFR pour la Corse suit une route définie, il faut aller chercher le point de report LERMA depuis Saint-Tropez, puis OMARD et MERLU. Là, on bifurque en direction de Calvi, où j’ai l’intention de faire une étape psychologique – c’est plus court.
Ces points de report sont alignés sur une radiale depuis le VOR de Saint-Tropez, je n’ai qu’à la suivre et contrôler ma position en fonction du VOR de Nice, par exemple. De MERLU au point de report Whisky de Calvi, il n’y a qu’à suivre la radiale du VOR de Cannes. Si je dérive, j’arrive forcément sur la Corse, ça devrait le faire. Et puis… j’embarque largement assez de jus pour rejoindre l’Italie si d’aventure je me perdais vraiment.
Le lendemain matin, toujours sans nouvelles de Chris, je fixe le départ à 0900. Michel m’a donné les clefs du coucou et indiqué où le trouver, me voici sur le tarmac.
Ah ! Voilà le Robin… HB-KEX, c’est bien cela.
Tout est prêt, j’ai du jus pour aller jusqu’au bout du monde et le matos est vérifié.
Neuf heures, le moteur tourne, je règle les NAV sur Saint-Tropez (STP) et Nice (AZR).
Point fixe en bout de piste. Je vérifie soigneusement chaque magneto. 
Aligné sur la 17 pour le décollage…
C’est parti !
On va longer la côte en direction de Saint-Tropez…

Les Issambres…
San Peire…
Voilà Saint-Tropez.
Un dernier regard à la terre ferme avant la traversée…
On arrive à la radiale 100° de STP.
Il n’y a plus qu’à la suivre en direction du point de report LERMA, le contrôle de Nice me demande de garder 1’500ft. 
On ne voit déjà presque plus la côte. Je balaie chaque instrument à la recherche de la moindre défaillance.
Saleté ! La brume s’épaissit. Je n’en mène pas bien large, me voilà plongé dans des conditions à la limite de l'IFR au ras de la flotte, pas le droit de monter… Et pas une vague plus haute que l’autre pour se repérer.
Arrivé à LERMA, je vérifie et revérifie mes instruments. Le contrôle m’autorise à grimper au FL55 vers OMARD. Pas trop tôt…
En cas de pépin, j’aimerais toutefois avoir un peu plus de réserve. Le contrôle me propose le FL75. On se rassure comme on peut. Je passe en QNH1013 et engage la montée à 7’500ft.
Voilà OMARD, je me prépare à faire mon annonce…
Et dehors, toujours cette brume. Je n’ai pas vu le moindre navire de tout le trajet. En cas de panne, on ne sait jamais…
Et voici MERLU, tous les instruments sont dans le vert. Paré à virer au cap 127°
Ah ! la brume du large semble se dissiper légèrement…
Mais toujours rien à l’horizon. Quelle sensation oppressante !
Toutefois, il n’y a qu’à suivre la radiale du VOR de Cannes (CNM) jusqu’à Calvi.
Je scrute l’horizon… toujours rien…
Terre ! Terre ! Les gars de la Santa Maria n’ont pas dû être plus heureux en 1492 que moi en ce moment...
Et voici le golfe de Calvi et la Revellata, ma nav était au poil, je n’ai quasiment pas dérivé.
Espace D de Sainte-Catherine, je vais pouvoir m’annoncer au point de report Whisky.
La tour m’envoie au point de report November, gaffe à un ballon à air chaud qui traîne dans le coin.
Autorisé à entrer en base main droite pour la 18. J’ai le ballon en visuel. Magnifique vue de Calvi.

Le circuit est libre, j’entre donc en base (longue) main droite à 1’200ft.
Finale…
…et c’est posé !
Ouf ! pas fâché de retrouver le plancher des vaches.
Après un passage obligé au petit coin (l’émotion, sûrement), je consulte ma boîte vocale en allant fêter ma première traversée en solo avec un caoua bien tassé. Ah ! il y a un message de Chris. Et savez vous ce qu’il me dit ? Hein ? Non ?
Eh bien, vous le saurez en lisant Convoyage VIII.
(à suivre)
Résumé des épisodes précédents :
Chris, un riche ami américain, m'a demandé de lui convoyer son Bonanza de Sion à Grenoble, où je devais le retrouver et récupérer un PA28 à ramener en Suisse. Arrivé à Grenoble, cependant, c'est sa copine Sophie qui m'accueille. Chris m’a laissé un mot me demandant de conduire Sophie à Barcelonnette à bord du PA28, pendant que lui ferait escale à Sisteron pour me préparer une surprise. Sans nouvelles de Chris, je décide de le rejoindre à Sisteron de bon matin. Hélas ! arrivé sur place, je trouve l’aérodrome désert et un message de Chris sur ma boîte vocale, m’invitant à le rejoindre à Cannes, à l’hôtel Martinez, où je finis enfin par le retrouver. La surprise s’avère de taille : un vol en Spitfire biplace, en compagnie d’Eric. Les deux compères, cependant, me réservent bien plus encore.
****
Épisode VI : French Cannes-Cannes.
Nous étions donc attablés au restaurant préféré de Chris quand ce dernier me fait une proposition qui me laisse sans voix :
Écoute, ça te dirait je t’offre la conversion sur la Spitfire avec Eric ? C’est une très bon teacher, c’est lui qui m’a trainé. Tu verras, c’est vachement mieux que la PA-28… À propos, j’ai trouvé un agreement pour elle. Daniel est arrivé ce soir de Sion avec une Robin du club pour trouver un ami et faire un big tour, Corsica, Sardinia, Sicily and you named it. Mais le pauvre, il doit cancel son trip, un trouble avec son ami, la pindicit il a dit. Alors il retourne demain à Sion, et il est ok de voler la PA-28 pour la rendre. Anyway la Robin est booked pour 2 semaines, alors tu peux ensuite tourner tranquillement à la maison avec elle, c’est moi qui paie, okay ?
Sûr qu’une proposition comme celle-là, ça ne se refuse pas. Comme je lui fais toutefois remarquer que je n’aurai guère la possibilité de garder la main ensuite, il ajoute « well, faut voir … »
Qu’est-ce qu’il a bien pu vouloir dire par là ? Vu le côté approximatif de son français, je ne sais jamais trop comment interpréter ce genre de phrases, qui parfois signifient tout autre chose que ce qu’il croit exprimer…
Pour changer de sujet , me dit-il encore, je dois partir demain ou le jour après en Corsica, je peux rien te dire, mais c’est un big business. Don’t worry, tu as toujours la credit card pour tes expenses ? Reste autant qu’il te plaira, enjoy !
Bon… effectivement, mon tour des aérodromes suisses peut attendre. Rendez-vous est donc pris le lendemain à 10h pour la première leçon. De retour à l’hôtel, dur dur de trouver le sommeil… Le matin, pourtant, me voilà déjà à tourner fébrilement en rond dans ma chambre alors qu’il n’est encore que sept heures.
Arrivé enfin sur le terrain, briefing avec Eric, puis installation dans le cockpit – celui de devant cette fois – pour la leçon. On entre dans le Spitfire comme dans un gant. C’est étroit, il y a juste la place, sans plus. Gaffe de ne pas mettre les doigts sur la verrière. Voilà, je suis assis. Le tableau de bord est typiquement anglais, un fouillis noir dont l’obscurité tranche avec la lumière crue de l’extérieur. Ma première impression est que le tableau de bord n’a pas été conçu pour être regardé. Si ça se trouve, il n’a même pas été conçu du tout. On a mis des instruments ici ou là au fur et à mesure, la boussole est même cachée derrière la colonne du manche. Le pilote regarde dehors et c’est tout juste s’il ne doit pas se contorsionner pour jeter un œil à l’intérieur, sur ses instruments. Eric me confirme que l’un des instruments principaux, sur le Spit, ça reste les fesses… tu seras surpris comme tu le sentiras, en vol.
Il faut cependant garder un œil sur quelques instruments : ne jamais laisser l’hélice dépasser 3'000 rpm, gaffe à la pression d’admission et bien surveiller les températures.
Mise en route. Ça tourne ! La visibilité devant est nulle.
Prêt pour le roulage…
Roulage sportif, en zig-zag.

Point fixe en bout de piste.
En attendant la clearance, révision avec Eric de tous les paramètres…
Aligné avec la piste, surtout, ne pas oublier de verrouiller la roulette de queue avec ce levier, sinon, c’est le rodéo !
Pied droit à fond, puis on réduit au fur et à mesure que la gouverne gagne en efficacité.
Rentrer le train, réduire les tours d’hélice à 2’650rpm, fermer la verrière, contrôler les températures.
Prise en main au large de Saint-Raphaël. L’avion est étonnamment doux.
Puis viennent les exercices. Simulation d’atterrissage dans les airs, approche tout sorti…
…pour une remise de gaz. Olé !!! l’avion m’échappe ?!
Eric se marre, derrière, sur son siège. Je me suis fait avoir par le couple du moteur. Lors d’une vraie approche, ça ne pardonnerait pas, mais rien de tel que la démo pour entrer ça dans sa tête, pas vrai ?
Le temps de reprendre mes esprits, et nous avons continué les évolutions.
Pendant trois jours, nous avons ainsi entraîné sans relâche toutes les phases du vol, en particulier l’atterrissage en U. J’étais très occupé, et tellement concentré pour ne pas faire de bêtises, que c’est tout juste si j’ai pensé à prendre des clichés…
Tour de piste à Hyères.

Survol d’Aix-en-Provence.
L’Étang de Berre, avec Martigues et le canal de Caronte.
L’Estaque…
Marseille, le Vieux Port et la Canebière.
Marseilleveyre et l’Île Maire.

Les calanques et la route du Col de la Gineste.
Cassis.
La Ciotat.
Les collines de Pagnol, avec le Garlaban, le Plan de l’Aigle, le vallon de Passe-temps, Tête Ronde, le Pic du Taoumé et, bien-sûr, la Bastide Neuve…
Retour à Cannes…
…pour un atterro sur la 17.
Après trois jours d’entraînement, me voilà apte à piloter un Spitfire.
Entre-temps, Chris a quitté l’hôtel Martinez, non sans avoir laissé un de ses messages énigmatiques m’enjoignant à le rejoindre sitôt ma formation terminée.
Mais ça, vous le saurez en lisant Convoyage VII.
(à suivre)
Bon sang, d'où proviennent ces Mix & Remix, sont-ils parus dans l'Hebdo ? J'en ai loupé des tas, on dirait... Toujours aussi excellent !
Excellent, le Mix&Remix, merci Gira (celui-là, je l'avais loupé) :lol:
Ce ne sont pourtant pas les preuves photographiques qui manquent...

Je vois qu'il y a des gens très culturés par ici... 
A+
Antoine
Résumé des épisodes précédents :
Chris, un riche ami américain, m'a demandé de lui convoyer son Bonanza de Sion à Grenoble, où je devais le retrouver et récupérer un PA28 à ramener en Suisse. Arrivé à Grenoble, cependant, c'est sa copine Sophie qui m'accueille. Chris m’a laissé un mot me demandant de conduire Sophie à Barcelonnette à bord du PA28, pendant que lui ferait escale à Sisteron pour me préparer une surprise. Sans nouvelles de Chris, je décide de le rejoindre à Sisteron de bon matin. Hélas ! arrivé sur place, je trouve l’aérodrome désert et un message de Chris sur ma boîte vocale, m’invitant à le rejoindre à Cannes, à l’hôtel Martinez.
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Épisode V : Rech pil priv pr conv sur tr bipl, s’adr à l’hôt Mart, et plus si affinités.
J’arrive enfin à la suite 512, réservée par mon ami Chris. Celui-ci m’accueille par gestes, sans lâcher une seule seconde sa conversation en anglais au téléphone. Toujours par gestes, il me conduit dans une chambre plus vaste que la halle de montage des A380 et m’invite à m’y installer, tout en expliquant au téléphone qu’il faut refaire les évaluations mais que ça doit marcher coûte que coûte, quitte à revoir le contrat avec la Lloyds. Conscient qu’il risquait d’en avoir encore pour un moment, je lui fais signe que je vais prendre une douche.
Il me montre alors une salle de bains à côté de laquelle la Place Vendôme ressemble à un réduit à chaussures. Il claque des doigts, on entend un doux borborygme et mate un peu le jacuzzi qui se met à faire des bulles. Va pour le jacuzzi ! En moins de temps qu’il n’en faut à une contractuelle pour mettre une prune sur ta tire, me voilà étendu les orteils en éventail, la tête posée sur une sorte de coussin, et un jet qui me masse les lombaires pendant que les bulles glissent sur ma peau…
Au moment où j’allais m’endormir, Chris débarque avec deux verres de pastis et me demande si j’ai pu prendre congé demain. Je lui réponds que j’ai pris toute la semaine, ce qui semble le réjouir encore davantage que moi.
Il m’explique alors le programme : on va manger dans une heure sur une terrasse, puis sieste. À 16h, on a rendez-vous à l’aéroport pour que je fasse connaissance avec un canari. C’est ma surprise, il refuse d’en dire plus, mais vu que j’ai congé toute la semaine, il doit faire quelques téléphones.
Bon. Je sirote mon pastaga et réfléchis. Qu’est-ce qu’il a bien pu vouloir dire avec son canari ? Le jaune a souvent été une couleur d’avions école. Peut-être a-t-il dégoté un Bücker Jungmann, ou un Jungmeister ? Le jaune a aussi été utilisé dans la RAF, notamment pour des Tigres Mous [NdlR : Catilina veut sans doute parler de Tiger Moth]. Mais pourquoi à Cannes, parbleu ? qu’est-ce qu’il y a comme zinc à Cannes, qui ait un rapport avec un canari et qui vaille la peine de me faire venir jusqu’ici ?
Bah… verra bien qui verra le dernier.
Quelques minutes avant 16h, nous voici sur le tarmac de Mandelieu. Chris me présente Eric, un Canadien en tenue de vol à l’ancienne, ce qui me conforte dans mon idée que le canari en question ne doit pas être tout récent. Eric me tend une sorte de casque en cuir, muni d’une protection simple mais efficace des oreilles, faisant également office d’écouteurs pour la radio, tandis que le micro est discrètement intégré à une petite tige sur la jugulaire du casque. Il m’explique que c’est ainsi que nous communiquerons dans l’avion.
Après une petite séance de rangement dans les poches de tout ce qui pourrait se détacher (genre la montre) et de fermeture des poches en question, nous voici marchant sous le soleil, qui cogne encore bien, en direction d’un canari qu’il me tarde de découvrir.
Ah ! voici l’oiseau. Bon sang ! un Spitfire aménagé en biplace ! Drôle de canari…
Le poste arrière, où je tâche de m’installer sans rien accrocher.
Prêt pour la mise en route ! Eric me recommande encore une fois de ne toucher à rien…
Chris a pris un cliché pendant le roulage.
Alignés sur la piste. Je ne vois rien devant. Eric s’apprête à mettre la puissance…
Et voilà ! nous avons décollé. Quel bruit ! tout vibre…
Théoule-sur-Mer
Le Dramont, avec la plage du Débarquement
Saint-Raphaël
La plage de Saint-Aygulf
Roquebrune-sur-Argens
Le Massif des Maures, avec en arrière-plan le Golfe de Saint-Tropez.
La Presqu’Île de Giens
Toulon
Cavalaire-sur-Mer
La plage de Pampelonne, avec en premier plan le phare du Cap Camarat

La région de Ramatuelle, dans la presqu’île de Saint-Tropez.
Saint-Tropez.
Port-Grimaud.
Sainte-Maxime.
Puis nous avons rencontré un Fouga Magister avec lequel on a volé un petit moment sur la mer.
À bord, le capitaine Rondouillard a gentiment pris quelques clichés.


Retour sur la Côte, avec la Pointe des Sardinaux.
Les Issambres.
Fréjus.
Le Massif de l’Esterel.
Le Lac de Saint-Cassien.
Retour à Cannes. Finale sur la 17.
Roulage vers le parc.
Un bien beau vol. J’en ai les jambes qui flageolent…
En retrouvant Chris, je ne sais comment le remercier. C’est un privilège que de pouvoir voler dans un avion aussi mythique. Nous décidons d’aller à la plage nous rafraîchir dans la mer. Je suis sur un petit nuage.
Vers 20h, une limousine nous emmène dans un restaurant que Chris apprécie particulièrement pour ses gencives de porc (les meilleures du littoral) et où nous retrouvons Eric. Nous savourons l’apéro avec une anchoïade idéalement réussie, puis viennent mes petits légumes farcis, avec juste ce qu’il faut d’ail pour me rendre heureux. Pendant que Chris s’attaque à ses gencives de porc, je savoure mon verre de rosé en regardant le soir tomber, et je me dis qu’il est bien dommage de devoir rentrer demain.
C’est à ce moment-là que l’Américain, après avoir échangé un regard complice avec Eric, me propose de mettre à profit cette petite semaine de congé.
La proposition qu’il me fait alors me laisse sans voix.
Mais vous, vous en jugerez en lisant Convoyage VI.
(à suivre)
Salut à tous,
Merci pour vos commentaires. À vrai dire, oui, le vol de plaine en Suisse se limite au Plateau, entre le Jura et les Alpes. Même là, les nombreux lacs et les omniprésentes montagnes rendent l'orientation plutôt facile en VFR (surtout si l'on pratique CH-PRO). En revanche, dans les Alpes, les rabattants sont un ennemi redoutable car invisible et parfois imprévisible.
A+
Antoine
Salut à tous,
Puisque ça a du succès, à mon tour de "publier" une petite virée en vrai. Le nombre de ce type de récits sur ce forum est pour moi plutôt un signe de vitalité de FS, qui séduit toujours bon nombre de pilotes - que ce soit pour exercer le VFR sur scènes photo, la phraséo sur IVAO ou encore l'IFR.
Voici donc des photos, un peu improvisées, d'un vol effectué il y a de cela quelques semaines, depuis Sion (LSGS). Improvisées car prises avec un vieux portable, à défaut d'avoir pensé à prendre un appareil photo. On était partis pour un petit vol sur les Alpes, mais le temps se gâtait. D'une part on allait se faire salement tabasser, avec un gros risque de rabattants. D'autre part, de vilains cumulus étaient en formation sur les reliefs... sans que l'on puisse voir comment c'était derrière. Brèfle, l'aviation privée étant un moyen de transport assez rapide pour gens pas pressés, on a préféré éviter de se faire prendre au piège : planification d'un survol du Plateau - c'est très beau aussi.
Depuis la buvette du rencard, un Yak-52 au taxi pour la 25.
J'apprends que le "KEX" (le Robin HB-KEX) a des soucis ce matin avec une magnéto.

On se rabat alors plutôt sur le Foxtrot Quebec, l'actuelle "golden machine" du club parmi les 160ch.
Mon pote Harald pose devant le Robin.
Autorisés à décoller. Le capteur de l'appareil a bien de la peine avec l'hélice... :lol: 
Va falloir plutôt prendre les photos de côté.

L'Ardève vue depuis Whisky (l'échangeur d'autoroute).
On arrive au coude du Rhône, à Martigny. Comme toujours, ça va tabasser, sitôt atteinte l'arrête de la montagne. Derrière, les Dents du Midi, on admire la qualité du mesh...
Le coude passé, le Chablais s'étend jusqu'au Léman. Ça secoue pas mal, mais ça va.
La vie est belle... j'aurais peut-être dû me raser, toutefois 

Et on arrive sur le Léman. Voici Montreux et l'autoroute en viaducs.
Le bleu Léman...
À partir de là, je n'ai plus fait de photos, vu que j'étais aux commandes. On s'est promenés un peu sur le Plateau, là les vents étaient plus laminaires. Puis nous sommes rentrés par le même itinéraire, en croisant d'un peu trop près à mon goût à la verticale de Saint-Maurice, là où la vallée est la plus étroite, un Mooney n'ayant pas daigné s'annoncer sur la COM de Bex. Ça passait largement, mais je ne l'ai vu qu'au dernier moment et je n'aurais de toute manière pas eu le temps de faire grand chose s'il y avait eu danger d'abordage tant cela va vite... :b
M'enfin, quand même une dernière au coude du Rhône, à Martigny, pendant le virage vers Sion, dans les turbulences des trois vallées.
Puis c'est la descente vers Whisky (min 3000ft) pour une entrée en vent arrière main gauche de la 25. On se dévisse un peu la tête pour chercher un trafic auquel le contrôleur demande de longer la piste pour passer derrière le Robin Foxtrot Quebec - c'est nous, ça... Casser la vitesse, maintenir 2'700 ft, un cran de flaps, puis à hauteur de Valère et Tourbillon, le deuxième cran, ouverture de la trajectoire à droite et virage en U à gauche, en descente, pour s'aligner avec la piste. Deux rouges, deux blanches, c'est tout bon ! exit à la traverse Bravo pour retour au parc.
L'alignement des Robin du club sur le tarmac... S'agit de nettoyer, maintenant. 
Un bien beau vol, comme toujours !
A+
Antoine
Résumé des épisodes précédents :
Chris, un riche ami américain, m'a demandé de lui convoyer son Bonanza de Sion à Grenoble, où je devais le retrouver et récupérer un PA28 à ramener en Suisse. Arrivé à Grenoble, cependant, c'est sa copine Sophie qui m'accueille. Chris m’a laissé un mot me demandant de conduire Sophie à Barcelonnette à bord du PA28, pendant que lui ferait escale à Sisteron pour me préparer une surprise. Sans nouvelles de Chris, je décide de le rejoindre à Sisteron de bon matin. Hélas ! arrivé sur place, je trouve l’aérodrome désert. Heureusement, Chris m’a laissé un message sur ma boîte vocale.
****
Épisode IV : Prends ça dans les Cannes !
J’utilise donc ce qui reste de batteries sur mon téléphone pour écouter le message laissé par Chris :
Salut gros paresseux,
Je parie tu dors encore, j’espère juste t’as été gentleman avec Sophie. Moi je n’ai pas fait la grasse matinée comme toi, j’ai organisé ton surprise figure-toi ! Rejoins-moi à Cannes, je te réserve une chambre à l’Hôtel Martinez, I’ll wait for you there.
Hey man, je t’en dis pas plus, c’est un surprise, but I tell you, you won't regret it!
Take care and good flight, see ya in Cannes, bye!
Bon ! Cannes, nom de bleu, qu’est-ce qu’il a bien pu m’inventer là-bas ? Voyons, j’ai encore largement plus de la moitié de jus dans les bidons ; question météo, c’est Cavok : le temps de préparer le vol – en particulier l’arrivée sur Cannes – et départ ! Si tout se passe bien, j’y suis avant midi, ce qui devrait laisser l’après-midi pour la surprise de Chris, faire trempette dans la Grande Bleue, un bon resto le soir, une bonne nuit de sommeil et retour en Suisse le lendemain, ramener le PA28 à son propriétaire. Avec tout ça, j’aurai largement fait mes heures…
Et c’est reparti : décollage de Sisteron.
On va passer par là, en direction de Digne-les-Bains.
Voilà Digne !
Et voici la route Napoléon, la N85, que l’on va tout simplement suivre jusqu’à Cannes.
Digne, c’est aussi le départ du petit Train des Pignes, qui fait ici une boucle…
… pour rejoindre et suivre un bout la N85.
Au loin, on peut apercevoir le Lac de Sainte-Croix.
Barrême. Ici, le Train des Pignes quitte la N85 pour aller à Nice par la vallée du Var.
On apperçoit le Verdon à bâbord.
Le Lac de Castillon…
…et celui de Chaudanne.
À tribord, les Gorges du Verdon.
On laisse Castellane derrière soi...
…pour continuer à suivre la N85.

Ça y est, on voit la mer, là-devant. C’est le moment de commencer la descente, on arrive dans la TMA de Nice.
Grasse. Descente vers le point Echo Whisky Pastis pour l’entrée dans la CTR de Cannes… Piste en visuel.
Point de report Echo Whisky, paré à la manœuvre, souquez les artibuses : approche directe sur la 17.
Vent du large, légères turbulences, cleared to land.
Pile poil pour l’apéro !
Retour sur le plancher des vaches.
Un taxi m’amène à l’hôtel. Un journal traîne sur la banquette, je le feuillette distraitement. Des mariages, un maire qui présente son nouveau giratoire, des chiens écrasés, des chats perdus, une petite annonce : Rech proj pr proj priv … s’adr à l’Hôt Mart, et plus si affinités… bah.
Ah ! voici l’hôtel. À la réception, on me confirme que Chris est bien là et m’attend dans la suite 512. J’ai hâte de le revoir, de prendre une bonne douche et qu’il m’explique enfin le fin mot de toute cette histoire.
Et vous, vous le connaîtrez en lisant Convoyage V.
(à suivre)
Salut,
Alors donc tu passes à l'IFR ! Faut dire qu'en région parisienne, t'es pas mal coincé en VFR, ça doit franchement valoir la peine de faire l'extension 
C'est pas trop flippant, la visière ?
A+
Antoine
Résumé des épisodes précédents :
Chris, un riche ami américain, m'a demandé de lui convoyer son Bonanza de Sion à Grenoble, où je devais le retrouver et récupérer un PA28 à ramener en Suisse. Arrivé à Grenoble, cependant, c'est sa copine Sophie qui m'accueille. Chris m’a laissé un mot me demandant de conduire Sophie à Barcelonnette à bord du PA28, pendant que lui ferait escale à Sisteron pour me préparer une surprise. Je dois ensuite le rejoindre, soit à Sisteron, soit à une destination qu’il me communiquera quand il en saura plus.
****
Épisode III : Serre les Ponçons et reste Digne !
Je n’ai jamais trop compris où en étaient les choses entre Sophie et Chris. Lorsqu’ils évoluent dans les parages l’un de l’autre, Sophie agit comme si elle ignorait ou du moins restait totalement insensible à l’amour que lui voue Chris. Quand ce dernier n’est pas là, cependant, Sophie parle de l’Américain comme de l’homme de sa vie. En tout cas, on a passé hier une très chouette soirée à évoquer notre ami commun, à tenter d’imaginer quel genre de surprise il pouvait bien me concocter et à taper avec largesse dans les Côtes du Rhône.
Moi, vous me connaissez, je ne suis pas de bois et quand il s’agit ensuite de partager le lit d’une jolie gallinette portant moins que rien comme costume, en ne sachant pas trop si c’est ou non la copine me mon ami… brèfle, dur de trouver le sommeil et, ce matin, je me suis levé aux aurores, j’ai pris une douche glacée pour pouvoir ranger mes esprits dans mon pantalon et me voilà sur le tarmac pour préparer l’avion et tenter de réfléchir à la situation avec ce qui me reste de neurones.

Pas moyen de contacter Chris, ni hier soir, ni ce matin. Même pas de boîte vocale. Chose stupide, en partant de chez moi hier matin, je n’imaginais pas me retrouver ici et je n’ai pas pensé à embarquer le chargeur de mon téléphone. Chose encore plus stupide, le téléphone en question est resté allumé dans ma poche pendant tout le voyage, cherchant probablement un hypothétique réseau dans les montagnes. Résultat, il se plaint depuis hier soir que la batterie est faible. C’est malin. On trouve des chargeurs dans n’importe quel Chamclerauchéant, mais faudra attendre lundi.
Il est tôt. Sisteron est à tout casser à 30 minutes de vol depuis Barcelonnette. C’est décidé : je prépare le vol, puis je vais chercher des croissants pour Sophie. À 8h, si Chris ne s’est pas manifesté, je pars pour Sisteron le retrouver là-bas, lui n'émergera sûrement pas avant 9h.
Bon tout est prêt. Sophie dort encore, je lui ai préparé une corbeille avec des croissants et un petit mot pour lui souhaiter une bonne semaine avec ses amis. Moi, je piaffe un peu. Allez, c’est bientôt 8h, j’y vais…
Le moteur tourne, tout est ok, je n’ai utilisé qu’une quarantaine de litres d’essence depuis Grenoble, y a de quoi faire…

Aligné sur la 27, prêt à mettre les gaz…
…et c’est parti !
On suit l’Ubaye en direction du lac de Serre-Ponçon.
La nature se réveille tranquillement.
Dernier regard en arrière. Ciao Sophie !
Bon, voilà le lac. Le barrage est caché.
Il est temps de virer en longeant la montagne…
…pour aller chercher la Bléone vers le sud.
Elle prend sa source quelque part derrière la Montagne de Lubac, non loin du Verdon.
La Crête de Blayeul.
Voilà la Bléone.
L’Adret. Le paysage devient petit à petit provençal…
…la terre devient rouge.
Digne droit devant, on quitte les Alpes.
Dernier regard vers les montagnes.
La Bléone se jette ici dans la Durance.
Il est temps de virer au nord…
En descendant vers Sisteron.
Sisteron

L’aérodrome est à 11h.
Après une verticale du terrain, je vais tourner derrière l’autoroute pour m'insérer dans le circuit.
Vent arrière main droite de la 18
Et c’est posé !
Damned, c’est tout vide, Chris est déjà parti.
Bon, je me dégourdis les jambes, le temps d’allumer le téléphone.
Ah ! J’ai un message sur ma boîte vocale, c’est pas trop tôt !
Je vais enfin savoir où je dois me rendre pour ma surprise, avant de ramener le Piper à son proprio qui doit commencer à s’inquiéter à l’heure qu’il est.
Et vous, vous le saurez en lisant Convoyage (IV).
(à suivre)