Il est tôt vendredi matin quand le réveil sonne. 3h du matin, je pense que je ne m'y ferais jamais moi qui suis plus du soir.

Mais voilà, j'embauche à 5h à CDG, et j'ai un peu plus de 40 km de route pour m'y rendre... De quoi me réveiller, et de voir que dehors, malgré la température bien faible, il fait super beau.

La lune est là, quelques étoiles résistent à la pollution lumineuse. Ca laisse envisager une belle journée...

La matinée se passe, le lever de soleil au dessus de Roissy est superbe. Le hub s'active, il y a pas mal de trafic en approche, les lumières des avions concurrencent celle du soleil.

Entre deux préparations de vol long courrier, j'appelle le club, pour savoir si un Cessna 152 serait disponible pour faire du vol de nuit, ce vendredi soir. Pas de soucis, il faut juste que je trouve un instructeur qui veulent bien partir avec moi. Réglementairement, j'ai mon habilitation vol de nuit, je peux donc voler seul, mais ça fait 2 ans que j'ai pas joué au hibou.

J'en trouve un, il me demande de passer un plan de vol Toussus RBT et retour... En effet, il faut un plan de vol dès qu'on dépasse 6,5 NM du terrain et RBT se trouve à 7 NM. Je dépose donc mon plan de vol avant de rentrer à la maison, et de dormir un peu.

18h, j'arrive à l'aéroclub. Il fait encore jour, l'avion est dehors et a suffisament d'essence. Las, en faisant la prévol, je constate le no-go : le feu de navigation arrière est HS, l'avion ne peut donc pas voler de nuit.

Nous avons trois Cessna 152 en état de vol, le mien est nogo, le F-NJ n'a plus de potentiel avant sa visite, il ne reste que le F-NG mais un autre pilote part en navigation de nuit, avec cet avion. Je décide alors de prendre un Cessna 172, F-AF...

L'instructeur rentre de vol alors que je discute avec Manu et Viviane, Manu a fait sa formation presque en même temps que moi, et Viviane est copi chez Airlinair où je bossais avant... Finalement, ils embarquent avec nous.

17h45 TU, entre l'avitaillement, la préparation du vol, etc, je ne suis pas encore prêt à partir. C'est l'heure de notre plan de vol, mais nous avons 30 min de tolérance. Vers 17h55, nous roulons pour la 07L.

Ca fait deux ans que j'ai pas volé de nuit, j'ai un peu de mal à reprendre mes repères. Je vois bien le CEA, Villers Le Bacle, Cressely... J'intercepte l'axe TSU-RBT, à 1600 ft, et je trace dans la nuit noire. Tout va bien...

Je suis mon GPS, mais voilà, il tombe "par hasard" en panne. Il me reste le VOR et le DME. 0,5 nm, puis 0 nm, et le DME se bâche, je suis verticale RBT, c'est le moment de demander un retour terrain.

Virage à taux standard, la nuit, ça ne bouge vraiment pas, on glisse dans l'air... Je change mon VOR, je passe sur TSU, et me laisse tirer vers le terrain. Oui, mais cette fois, l'éclairage du tableau de bord tombe en panne. Je profite de l'obscurité quelques instants avant d'allumer le plafonnier.

Le terrain est en vue, l'éclairage refonctionne, et la tour m'autorise pour la 07L. Préparation machine, volets 10... Tiens, c'est bizarre, l'avion s'enfonce un peu. Zut, les volets sont rentrés "tous seuls". J'ai un FI qui s'amuse bien, on dirait :-)

Le premier touché est pas mal du tout, on repart pour un deuxième, et là c'est le phare qui tombe en panne. Vraiment, les Cessna ne sont pas fiables :-)

Le touché se fait donc sans phare, on redécolle, et l'éclairage du tableau de bord tombe à nouveau en panne alors que je suis en montée initiale. La main gauche sur le manche, la droite part vers le plafonnier que j'ai du mal à trouver. Ma lampe frontale se révèle inutile dans ce cas, car pour l'allumer, il faut la tourner, et c'est impossible d'une seule main.

Je continue donc à travailler au plafonnier, et je m'annonce travers tour, 1500 ft. La tour me demande de rappeler à droite, et ça sera un complet. Un DR400 décolle derrière nous, mais nous ne l'entendons pas.

On vire en base, quand soudain une lumière passe, très près devant nous. Moins de 100m. Le contrôleur ne nous a pas signalé que le DR était en train de nous rattraper. Or, le DR n'était pas du tout sur les circuits publiés, il partait en sortie vers RBT, en prenant l'intérieur du tour de piste. Résultat, une collision évitée vraiment de justesse.

Je suis en colère, le contrôleur ne nous avait rien signalé, je demande à mon instructeur si on dépose un Airpox. Il ne juge pas cela nécessaire, ni efficace. C'est sa décision, si j'avais été seul je n'aurais pas hésité. Surtout que le DR annonce nous avoir eu en visuel, et ne s'excuse pas du tout de nous avoir coupé la route. Sympa...

Finalement, nous faisons notre complet, la tour nous appelera quelques instants plus tard pour débriefer ce croisement...

Bref, un contrôle qui s'est globalement bien passé, mais qui a faillit mal finir à cause de la négligence de certains dans le respect des trajectoires...

Nicolas